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Abstrait, concret ?

PHILOSOPHIE : approche des REPÈRES

 

 

 

ABSTRAIT / CONCRET

 

 

 

La signification du repère :

 

    L'abstraction est une opération de la pensée par laquelle on envisage une réalité quelconque en en sélectionnant un aspect déterminé au détriment d 'autres aspects. On peut ainsi, en choisissant une caractéristique commune à plusieurs éléments d'une collection, produire par abstraction un concept. On peut ainsi « abstraire » la caractéristique commune d'humanité de chacun des êtres humains singuliers que nous rencontrons. Le qualificatif d'abstrait convient à tout ce qui est envisagé sous cet aspect. Prenons un autre exemple ! Le concept d'arbre peut être abstrait en ce sens qu'il désigne ce qu'ont en commun les bouleaux, les hêtres et les chênes, etc… et qu'il permet à chacun de ranger ces espèces sous le concept générique d'arbre. De la même façon, on peut dire que le bouleau est à un degré d'abstraction plus élevé que tel bouleau déterminé susceptible d'être touché et perçu dans telle forêt déterminée.

   Le concret aurait ainsi le privilège d'être plus proche de l'expérience. C'est par abstraction qu'on peut produire des concepts généraux sous lesquels la pensée peut ranger la multiplicité des individus considérés comme autant d'entités concrètes. L'abstrait relèverait ainsi du général et de l'universel, tandis que le concret relèverait du singulier et de l'individuel.

   Il est tentant d'opposer l'abstrait et le concret comme on opposerait le concept et  la pensée à l'existence et à l'expérience vécue. Pourtant, que serait la compréhension de ce que l'on appelle le concret sans le filet des concepts abstraits qui permet de s'orienter dans la multiplicité confuse des réalités individuelles et singulières 

 

Comment s'en servir ?

 

   Faut-il d'abord saisir la vie du sujet dans la dimension de son existence individuelle et concrète, ou bien s'efforcer de dégager par-delà la singularité de chaque subjectivité les structures objectives et invariables caractérisant sa vie psychique, par exemple, comme pourraient le pratiquer les théories psychologiques ou psychanalytiques ? Analyser ce qu'est la perception n'est pas décrire ce qu'un sujet déterminé perçoit actuellement dans le vécu concret de la perception de tel objet déterminé. Réfléchir sur ce qu'est la perception revient à se donner pour tâche de discerner les traits communs et les structures générales de toute perception. L'expérience du temps tient aussi de l'expérience concrète et de la donnée abstraite. Abstrait, le temps ne l'est-il pas, dans la mesure où il fait l'objet d'un décompte ? Mais le temps n'est pas seulement objet d'une quantification, il est aussi ressenti, éprouvé par un sujet. On est ainsi tenté d'opposer le temps abstrait, quantifiable et socialisé des montres et des horloges au temps concret vécu par une conscience qui se l'approprie.

 

« Des concepts très abstraits nous font peu connaître de beaucoup de choses ; des concepts très concrets nous font connaître beaucoup de peu de choses ; donc ce que nous gagnons d'un côté, nous de reperdons de l'autre. (…) Dans le concept de « substance » par exemple, je ne pense pas autant que dans le concept de « craie ». »

KANT, Logique, chapitre 1, « Des concepts »

 

 



14/06/2008
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