Christophe Colomb (1451-1506)
Christophe Colomb (1451-1506)
Navigateur génois au service de l'Espagne
Le découvreur de l'Amérique.
Sûr de lui, entêté, persuasif et courageux, Colomb parvint à convaincre la cour d'Espagne et une poignée d'aventuriers qu'on pouvait atteindre l'Inde en mettant le cap à l'ouest.
Depuis longtemps déjà, l'idée était dans l'air. L'insuccès final des croisades avait verrouillé la route des épices. L'islam tenait tout le Proche-Orient et, pour atteindre le « Japon aux toits d'or » de Marco Polo ou la fabuleuse île aux épices de Ceylan (le Sri-Lanka), pour mettre la main sur les richesses de l'Inde, il ne restait plus qu'une solution : trouver un chemin par voie de mer, la route terrestre étant coupée par les musulmans.
Traverser l'Océan.
Ce projet, les Portugais avaient été les premiers à le mettre à exécution, sous l'impulsion d'Henri le Navigateur et de quelques capitaines italiens : graduellement toutes les îles du proche-Atlantique avaient été découvertes, explorées pus exploitées. En même temps que les comptoirs établis sur la côte africaine, elles étaient devenues de simples étapes de l'exploration. En 1487, l'avance technique des Portugais qui avaient pris la route de contournement de l'Afrique par le sud, trouva une éclatante manifestation : Bartolomeo Dias passa le premier le cap des Tempêtes, celui que l'on nomme aujourd'hui, le Cap de Bonne-Espérance, et tous les témoignages qu'il rapporta indiquaient que l'Inde était bien là, « à droite », en somme de l'Afrique, en remontant un peu plus au nord.
Se servir des légendes.
La grande innovation théorique de Colomb fut de prendre un raccourci par l'ouest, en partant en droite ligne vers l'Inde avec l'aide des alizés.
L'hypothèse des Anciens, notamment d'Aristarque de Samos, d'Eratosthène et même de Ptolémée, concernant la sphéricité de la Terre, justifiait l'existence d'un raccourci par l'ouest : « Entre la fin de l'Orient et la fin de l'Occident, il n'y a qu'une petite mer », disait Colomb.
Les légendes, très répandues, s'étaient construites au cours des siècles autour des récits de marins revenus avec des descriptions curieuses dont la seule explication était la présence d'un chapelet d'îles intermédiaires entre l'Europe et la côte de l'Asie.
Sans qu'il y ait eu, donc, d'exploration concertée de l'Atlantique, on en avait déjà à l'époque de Colomb une connaissance mythique, appuyée sur des explorations faites au hasard d'une tempête qui avait détourné le navire de sa route.
C'est ainsi que Colomb qui avait eu de nombreux contacts avec le roi Jean II du Portugal, eut la certitude que celui-ci connaissait l'existence d'une « grande terre ferme à l'ouest ».
Se servir de la science.
Arrivé à Lisbonne, Colomb se lança dans un vrai travail scientifique : il était déjà officiellement un capitaine connu breveté par une des plus célèbres de pilotage d'Europe, celle de sa ville natale : Gênes. Avec son frère Barthélemy, il ouvrit alors une boutique de cartographie à Lisbonne.
Colomb construisit à cette époque de nombreux globes terrestres, privilégiant les calculs de Marin de Tyr et de Ptolémée, cartographes de l'Antiquité. Sa correspondance avec Toscanelli et la lecture des traités de Pierre d'Ailly ou de Martin Behaim le confortèrent dans son opinion : il n'y avait que quinze jours de mer entre les Canaries et l'Inde.
Il ne lui restait plus qu'à trouver de l'argent, des bateaux et un équipage.
Se servir des rois.
En 1484, Christophe Colomb et son frère demandèrent au roi Jean II du Portugal de bien vouloir financer leur expédition en direction de l'Inde ; les savants de la cour et les capitaines de renom avaient intérêt à ce que l'on continue à exploiter la route du sud, sur laquelle ils avaient déjà tant investi. L'hypothèse de Colomb, qui semblait bien hardie, était un coup de dés par rapport aux certitudes, acquises par le contournement de l'Afrique. Le projet n'eut donc pas de suite officielle.
Les frères Colomb allèrent se présenter à la cour d'Espagne, puisque le Portugal ne voulait pas d'eux. Colomb sut d'emblée attirer l'attention d'Isabelle la Catholique. Mais le roi Ferdinand, plus influencé par les théologiens, était sceptique. Il fallut six ans à Christophe Colomb pour convaincre l'entourage des rois catholiques de la possibilité d'atteindre l'Inde par un chemin direct, transatlantique.
Après avoir armé une grosse nef, la « Santa Maria », et deux petites caravelles, la « Pinta » et la « Niňa », et recruté trois équipages composés essentiellement d'aventuriers et même -selon la légende - de repris de justice. Christophe Colomb mis le cap sur les Canaries, seule escale prévue dans leur voyage vers l'Inde.
Se servir des superstitions.
C'est essentiellement l'appât du gain qui avait motivé les équipages, ainsi que le second capitaine, Martin Pinzon (lequel s'enfuit avec sa caravelle la « Pinta » afin d'usurper à Colomb la paternité de la découverte des îles. Colomb, toutefois, le doublera et arrivera, triomphant en Espagne). On comprend, dans ces conditions, que les marins, épuisés par un voyage vers l'inconnu qui durait plus d'un mois, aient tenté de se mutiner. Le journal de Colomb nous montre un découvreur obligé quotidiennement de rassurer les marins en interprétant les signes favorables : tel amas d'algues, tel vol d'oiseaux, telle « odeur de terre ». Enfin, après trente-trois jours de voyage, au lieu des quinze prévus, retentit, dans la nuit du 12 octobre 1492, le cri « Terre ! ». Colomb venait de donner à l'Europe un continent.
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