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Delacroix : "La Liberté guidant le peuple". (1930)

 

 

« La  Liberté guidant le peuple » d’Eugène Delacroix (1830)

(Huile sur toile, 260 x 325. Paris, Musée du Louvre)

 

   Les Trois Glorieuses du mois de juillet 1830, où la bourgeoisie parisienne chevauche la colère des étudiants et des prolétaires en révolte contre la monarchie réactionnaire de Charles X, exaltent et émeuvent peintres et écrivains. Dont Eugène Delacroix qui avec cette « Liberté guidant le peuple » affirme une bonne fois pour toutes la volonté de participer aux évènements politiques de son pays.

   Il s’engage donc dans la voie ouverte par David, mais c’est avec une peinture nouvelle, éclairée par des contrastes de couleurs, animée d’une sensibilité différente, qu’il veut impliquer et interroger le spectateur. Delacroix ne participe pas aux mouvements révolutionnaires de 1830, mais il fait partie de la garde nationale ; c’est pour cela qu’il se représente dans le personnage dans le personnage à droite de la Liberté (à gauche, lorsqu’on regarde le tableau), haut-de-forme sur la tête et fusil à la main (par contre, le gamin à gauche est pour certains la source d’inspiration du personnage de Gavroche, créé par Victor Hugo trente ans plus tard dans Les Misérables).

   Qu’est-ce qui frappe particulièrement dans ce tableau ?

   D’abord sa signification politique : au-delà de la rhétorique et de l’intention propagandiste qui l’animent, le tableau constitue la première composition politique de la peinture moderne (après Goya, toutefois).

   Sa valeur artistique, ensuite : la rigueur de sa composition (la composition est établie sur la forme d’un triangle qui culmine avec le poing de la Liberté en train de brandir le drapeau), la définition et le mouvement des figures principales (les personnages s’ordonnent autour de la figure principale), l’association des couleurs (le rouge et le bleu du drapeau, le bleu de la tunique et le rouge de la bande de l’homme blessé qui soulève la tête au pied de la Liberté ressortent sur les tons gris et ocre de l’ensemble) ; tous ces éléments donnent au tableau une fougue et une authenticité qui en font un manifeste de la peinture politique moderne.

 



04/07/2008
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