Fresque La justice de Raphaël Vatican
Les Vertus cardinales et théologales ou La Justice est une fresque du peintre italien de la Renaissance Raphaël, peinte en 1511 (660 cm à la base). Elle se trouve dans la Chambre de la Signature, une des chambres de Raphaël située dans le palais apostolique du Vatican.
Les Vertus cardinales sont personnifiées par trois femmes et les Vertus théologales par trois anges. À gauche, la Force, avec un casque sur la tête, tient une branche de chêne dont les fruits sont cueillis par l'ange de la Charité. La Prudence, vêtue de vert et blanc, a deux visages, dont l'un se regarde dans un miroir, scrutant le temps actuel, et l'autre, à l'arrière de la tête, celui d'un vieillard, symbole de la connaissance du Passé et de l'Expérience qui en est acquise ; l'ange représente l'Espérance se tient derrière avec une torche. Enfin, à droite, la Tempérance garde la Foi qui pointe son doigt vers le ciel et qui saisit un mors et une bride, symboles de la domination sur les passions mauvaises. Selon la doctrine platonicienne élaborée par saint Augustin, elle est hiérarchiquement supérieure aux autres.
La Vertu cardinale de la Justice est représentée sur la voûte de la chambre, au-dessus des trois autres, celles-ci étant considérées par l'Église et la théologie morale comme étant issues de la Justice.
La vertu cardinale de la Force est représentée portant un casque, armée pour le combat et la résistance afin de triompher des épreuves (résistance intérieure face aux tentations et au mal, et résistance extérieure, notamment dans les persécutions et la persévérance dans la foi). Elle tient symboliquement une branche de chêne, l'arbre le plus résistant dans la nature ; en italien, rovere, nom de naissance du pape Jules II, Giuliano della Rovere, signifie « chêne rouvre », pape à la très forte personnalité, ce dont ses contemporains sont parfaitement conscients. Le lion est là pour évoquer également la vertu de la Force, étant considéré comme le plus fort des animaux.
Raphaël a le génie de représenter la vertu cardinale de la Prudence avec deux visages, devant celui d'une jeune femme qui se scrute dans un miroir, symbole de la prudence au quotidien, et à l'arrière, celui d'un vieillard, symbole de la connaissance du passé et l'expérience qu'on doit en acquérir sagement pour ne plus trébucher à l'avenir. Le miroir, qu'elle tient de sa main droite, est l'un des attributs habituels dans les représentations de la vertu de la Prudence. Il symbolise la connaissance sincère de soi, et pourrait constituer un rappel des paroles de saint Paul dans la première épître aux Corinthiens : « Car nous voyons, à présent, dans un miroir, en énigme, mais alors (dans l'autre Monde), ce sera face à face. À présent, je connais d'une manière partielle ; mais après, je connaîtrai tel que je serai connu. » (1 Co 13,12).
Enfin, la vertu cardinale de la Tempérance est celle « qui modère les passions et les désirs » (Littré), d'où la bride et le mors, symboles de la domination qu'il faut acquérir sur les passions mauvaises et les concupiscences, quelles qu'elles soient.
Cinq putti, ailés et non, participent également à la scène, reliant les personnages principaux avec des mouvements harmonieux. Trois d'entre eux personnifient les vertus théologales : celui qui cueille les fruits de la branche de la forteresse représente la Charité, celui avec le flambeau représente l'Espoir (faisant allusion à la parabole biblique des dix vierges), et celui qui montre le ciel la Foi.
Les grandes formes monumentales témoignent de l'influence de Michel-Ange, qui en août 1511 a révélé les fresques du plafond de la chapelle Sixtine.
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