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La notion d'"écologie".

La notion d’ECOLOGIE

 

   Le mot « écologie » fut forgé en 1866, par un biologiste allemand, Ernst Haeckel, à partir de deux racines grecques, « oikos » la maison, et « logos » le discours. Étymologiquement « science de l'habitat », l'écologie est donc une branche de la biologie qui traite des interactions entre les êtres vivants et leur environnement. A l'époque, l'écologie humaine se confondait avec la géographie humaine ; elle s'est précisée par la suite, et se définit aujourd'hui par son caractère synthétique, qui cherche à étudier ensemble les espèces que la nature a rapprochées en une biocénose, où règnent en permanence la complexité et l'intrication des influences. L'interdépendance des êtres dans un certain milieu caractérise les systèmes écologiques, selon cette équation : biotope + biocénose = écosystème.

   L'écologie humaine est devenue, avec la paléontologie humaine, une des deux branches majeures de l'anthropologie biologique ; en même temps, c'est une science interdisciplinaire, qui garde son individualité et son originalité, fondées sur ces deux notions :

   1/ L'homme domine maintenant la nature. Il s'agit là d'un fait relativement récent, qui remonte pour Howells à environ 4 000 ans. Actuellement, avec les progrès de ses techniques, l'homme peut agir sur le milieu, le recréer comme il le souhaite, voire le forger de toutes pièces. Cependant, ce milieu transformé exerce en retour une influence sur lui, sans qu'il en ait toujours clairement conscience.

   2) L'action de l'homme sur l'homme, encore appelée auto-écologie, est le phénomène le plus important. Il ne s'agit pas encore d'une action délibérée, comme le sera peut-être bientôt la modification volontaire du patrimoine génétique, mais l'environnement créé par la culture et l'organisation sociale imposent déjà un « milieu humain », qui supplée la nature ou en contrecarre les effets.

 

  Cela permet d'envisager l'écologie de deux points de vue :

   - à court terme, la plus immédiatement nécessaire concerne chacun, par l'étude des conditions de vie quotidienne, de la santé, de l'équilibre, des agressions diverses et des méfaits de la pollution, de la nature de l'environnement et de sa capacité de charge. Elle se trouve liée assez étroitement à la démographie, la physiologie, l'hygiène et la médecine préventive, et aussi à la défense de la nature ; cette dernière mobilise de plus en plus de militants, qui défendent une certaine conception de l'homme en même temps que la nature ;

   - à long terme, il ne s'agit plus des répercussions du milieu sur les générations présentes, mais dans une optique plus vaste, sur les générations futures. Elle s'appuie sur des fondements génétiques, pour se consacrer aux particularités morphologiques et physiologiques, héréditaires, mais aussi influencées par tous les milieux, naturels et culturels.

 

   Cependant, à l'origine, rien ne prédisposait la nouvelle discipline à un tel avenir social. L'idéologie s'est pourtant très vite emparée de l'écologie, pour la faire contribuer à la formation d'un courant de pensée et d'un mouvement socio-politique. Par l'étude des équilibres naturels, l'écologie a mis en lumière leur dégradation croissante ; le développement des sociétés industrielles a en effet modifié profondément, en quelques décennies, l'environnement planétaire, et, pour les écologistes scientifiques, la pollution, les disparitions d'espèces, l'épuisement des ressources, les famines du Tiers Monde et le mal de vivre des sociétés occidentales sont apparus comme autant de symptômes d'une crise écologique. A l'évidence, l'homme ne peut agir indéfiniment sur son milieu sans en subir les conséquences, à plus ou moins long terme.

   Ainsi est née, au-delà de la biologie, la notion de protection de la nature ; l'ethnologie a ensuite dénoncé la « décivilisation » perpétrée par les occidentaux contre les ethnies minoritaires, la démographie s'est trouvée confrontée à la surpopulation, la sociologie et la philosophie ont réveillé de vieux débats autour des thèmes nature, science et technique, et cette effervescence a gagné l'économie et la politique. Une écologie politique a interpellé l'économie politique, et parallèlement, un nouveau courant de pensée et d'action a vu le jour dans les années 70, avec les écologistes, terme qui ne désigne plus des scientifiques de l'écologie, mais des militants prêts à intervenir dans le champ politique.



24/08/2008
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