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Le Bouddha (Siddharta Gautama) (563-483 av. J.C.)

Le Bouddha (Siddharta Gautama)

(563-483 av.J.-C.)

 

  

Plus d'un siècle avant Socrate, il inventa la dialectique. Hostile à toute forme de superstition, cet athée ne dédaignait pourtant pas la spiritualité, en tant que technique de délivrance personnelle.

   Fils du roi Sudhodhana et membre d'un clan guerrier de la principauté de Kapilavastu, au nord de l'Inde, le prince Siddharta, « Celui qui a atteint son but » (d'où l'hypothèse que ce prénom lui a été donné après coup), vient à douter du sens de l'existence dorée qu'il mène dans ses trois palais. Il décide finalement de rompre avec l'hédonisme naturel des élites indiennes, qui en ces temps de grande prospérité se laissent aller à une oisiveté et à une décadence morale, selon lui coupables.

Hésitation.

   Le prince, en effet, est désireux de faire partager ses doutes. Afin de donner un exemple frappant de sa bonne foi, il quitte famille et palais pour aller par les chemins, interroger les gens sur le sens de la vie. Après quelques années son audience s'est affirmée. On vient de partout discuter avec brahmane d'un type nouveau : ni théologie, ni arrogance, seulement des discussions au long des routes ou sous un arbre. Il répond à tout et à tous, avec autorité et gentillesse. Sa tolérance frappe l'assistance. Il manie aussi bien l'humour qu'une rhétorique compliquée, et admet souvent s'être trompé. Ainsi, sur la question de l'ascétisme, il fera plusieurs fois volte-face dans sa vie, expliquant qu'il n'est pas si aisé de s'affranchir des plaisirs.

Illumination.

   Il pense trouver la réponse aux questions essentielles : pourquoi la souffrance, pourquoi la vieillesse, pourquoi la mort ?, dans le dialogue et la contemplation. Il se déclare « illuminé » de l'intérieur par certaines vérités devenues évidentes, comme la nocivité du désir.

   Bouddha ne prêche pas une révélation. Il ne se dit interprète d'aucune volonté divine ; ses aphorismes, dogmes et paraboles, recueillis par ses disciples réunis en communautés de moines, ne font allusion à aucun dieu créateur. Il maintient toutefois la vieille croyance indienne en la réincarnation et il lui ajoute l'espoir d'un anéantissement définitif dans le Nirvâna, qui ne peut être atteint qu'au travers de plusieurs existences humaines vécues selon une éthique fraternelle et austère. Les premiers fidèles se saluaient en prononçant la parole préférée du « Très Saint » : « Paix à tous les êtres ! »

   Simplicité des réponses, usage permanent du bon sens et comportement égalitaire font de lui le prêcheur le plus écouté de l'Inde. Menant ses discussions en marchant, comme le fera plus tard Aristote dans son Lycée (l'enseignement péripatéticien), il est suivi parfois d'une foule de mille deux cents auditeurs et contradicteurs.

Déification.

   Sa condamnation du désir pouvait ne pas être très populaire. Pourtant son sens du dialogue, son hostilité à l'égard de la structure sociale très hiérarchisée des castes, l'admission même des femmes dans ses cénacles ont fait de ce moraliste athée, pour qui les théologies ne sont que des mythes, un personnage divinisé dès sa mort par la foule immense de ses partisans, puis par la tradition ultérieure.

 



09/02/2009
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