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Méthode 1 : les matrices de dissertation

Les différents types de sujets ; « les matrices »

  Au Baccalauréat, les différents types de sujets proposés prennent toujours la forme d’une question : contrairement à ce qui se passe par exemple à l’épreuve de Capes d’Agrégation (concours destinés à devenir enseignant, de philosophie, notamment), ce n’est jamais une notion ou un couple de notions. L’amorce logique de ces questions est lourde de sens et il sera d’ailleurs très important de l’analyser au début du développement. La plupart de ces questions commencent par les expressions suivantes :

1/ « Qu’est-ce que ... ? », le fameux « Ti esti ? » socratique : la question porte alors sur la définition d’une notion, d’un concept (dans le cas où la notion a été travaillée en cours et a fait l’objet d’une conceptualisation). Le plus souvent, votre but doit donc être de montrer que cette définition semble tout d’abord simple, mais qu’elle se révèle beaucoup plus complexe et problématique à l’analyse. Ex. : qu’est-ce que la liberté ?

2/ « Peut-on ... ? » ou « Est-il possible de ... ? ». Il s’agit de se demander s’il s’agit ici d’une possibilité d’ordre physique ou technique (est-ce réalisable ?), d’ordre logique (est-ce sensé, rationnel ?), ou d’ordre politique ou moral (est-ce légitime, raisonnable ?) Ex. : peut-on être indifférent à la beauté ? ; peut-on connaître autrui ? Pensons à la différence en anglais entre : I can et I may. Ai-je la possibilité, m’est-il permis de ... ?

3/ « Faut-il ... ? » ou « Doit-on ... ? » : en allemand, on distingue « Must » et « Soll », pas en français. On peut donc jouer de cette ambiguïté dans le traitement problématique du sujet : nécessité impérative émanant de l’extérieur : « Il faut ! » ou sens du devoir qui s’impose à moi de l’intérieur : « Je dois ! ». Ex. : Faut-il tout démontrer ? Faut-il craindre les machines ? Faut-il respecter les traditions ? Doit-on respecter la nature ? Doit-on tout attendre de l’Etat ?

4/ « Pourquoi ?... » : on demande ici une explication, voire une justification. Attention l’adverbe renvoie à la cause : ex. : pourquoi sommes-nous sensibles à la beauté ? On recherche l’origine de cette tendance, mais aussi au but (en vue de quoi ?) : ex. : pourquoi aider autrui ?

5/ « A-t-on raison de ... ? » : ce type de question part de quelque chose que la majeure partie des gens ont tendance à affirmer spontanément (on peut d’ailleurs se demander ce qui provoque cet assentiment, ce « consensus » !) Il s’agit d’interroger une prétendue évidence, que ce soit pour la justifier ou la critiquer. Ex. : A-t-on raison de croire ? A-t-on raison de penser que les sciences favorisent nécessairement le progrès ?

 

6/ « Que pensez-vous de ... ? » : on ne vous demande pas, bien entendu, d’exprimer votre opinion sans précaution aucune, de façon partisane et unilatérale, car cela serait contraire à l’esprit même de la philosophie. Il s’agit de remettre en cause un énoncé ou une citation célèbre. La formule, d’ailleurs, est souvent négligeable. Ex. : que pensez-vous de l’affirmation selon laquelle toutes les cultures ont la même valeur ? revient finalement à se demander : toutes les cultures ont-elles la même valeur ? Que pensez-vous de l’expression d’Alain : « penser, c’est dire non ! » ?



10/04/2015
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