Philoforever

Repères ou vocabulaire philosophique indispensable

Repères philosophiques

ou distinctions conceptuelles fréquentes dans les textes ou les dissertations

 

 

 

 

 

 

· 1ABSOLU/RELATIF. Du latin ab solutum : séparé de ; et relatio : rapport. DéfinitionsAbsolu : qui possède en soi-même sa raison d'être. Qui, par conséquent, est indépendant de l'expérience. [Ex. : un espace absolu est indépendant des objets qui le composent, un temps absolu des évènements qui s'y déroulent]. Relatif : qui a sa raison d'être en autre chose et qui, par conséquent, ne se suffit pas à lui-même [Ex. : l'enfant a sa raison d'être tel dans ses parents, comme l'élève dans le maître].

 

 · 2. ABSTRAIT/CONCRET. Du latin abstrahere : retirer, enlever ; et concrescere, se solidifier (solide vs. fluide) Définitions. Abstrait : isolé. Du verbe abstraire : retirer de la réalité un de ses éléments pour le considérer à part. Cf. représentation. Contraire de concret : réalité brute - telle qu'elle se présente immédiatement, en totalité.

 

· 3. EN ACTE/ EN PUISSANCE. Du latin agere : agir ; et potentia : pouvoir de. Définitions. Effectif, déterminé vs. potentiel, indéterminé. La distinction de l'acte et de la puissance est due à Aristote : l'acte [en acte] se dit de l'être pleinement réalisé par opposition à l'être en devenir[en puissance]. La rose à son acmé (à son point maximal d’épanouissement) est ainsi l'acte de la graine, l’intellectuel accompli, le savant, l'acte de l'élève.

 

 ·  4. ANALYSE/SYNTHÈSE. Analyse. Du Grec, analuein : résoudre ; et synthesis : rassemblement, action de placer ensemble. Définitions. Opération de décomposition d'un tout en ses éléments, par opposition à celle de recomposition de ce même tout au moyen de ses éléments. En logique, « Proposition analytique » est dite de celle dans laquelle l'attribut est nécessairement compris dans le sujet ("Les corps sont étendus") et une « Proposition synthétique » est celle où l'attribut ajoute quelque chose au sujet ("Ces corps sont en plastique").

 

 · 5. CAUSE/FIN. Du latin, causa : cause, mais aussi procès ; et finis : terme, point extrême, ce qui est accompli. Définitions. Vulgairement, cause se dit de ce qui engendre un effet et fin se dit pour terme, ou cessation. Cause : principe, origine, force qui engendre l'effet et se conserve en lui. Fin : but, raison d'être d'une chose, d'une action ou d'une relation ; par opposition à moyen.

 

 · 6. CONTINGENT/NÉCESSAIRE/POSSIBLE. Du latin contingere : toucher, ou encore, au sens figuré, arriver par hasard ; necessarius : inéluctable ; et posse : v. pouvoir. Définitions. Qui arrive par hasard. Qui doit arriver. Probable. Contingent : qui peut ou bien ne pas être ou bien être autrement (indéterminé) ; qui n'est déterminé par rien a priori (ainsi l'expression 'futurs contingents' se dit de faits à venir qui résultent de notre libre arbitre. S'oppose à nécessaire : qui ne peut être autrement, ou ne peut pas ne pas se produire (déterminé). Possible : ce qui n'est pas, mais peut l'être (ou le devenir). Logique : non contradictoire (en soi, avec les lois de la nature, avec les lois naturelles connues de celui qui s'exprime).

 

 · 7. CROIRE/SAVOIR. Du Latin credere ; et sapere : avoir de la saveur, de la pénétration, et par extension comprendre. Définitions. Tenir pour vrai ce dont on ne détient pas la preuve (croire), par opposition à ce dont on peut faire la démonstration (savoir). Opinion fondée sur une simple probabilité ou certitude indémontrable fondée sur l'autorité, par opposition à raison théorique pouvant être démontrée par quiconque en détient les principes. Croire : connaître sur le seul mais inébranlable fondement de mon sentiment (la foi). Savoir : connaissance rationnelle fondée sur les principes de la logique et les lois de la nature [science], ou habileté technique [savoir-faire en un art, un métier ou un sport].

 

 · 8. ESSENTIEL/ACCIDENTEL. Du Latin essentia : nature intime ; et accidens : qui arrive. Définitions. Vulgairement, dans l'analyse d'un fait ou d'une situation : important et pas important. Essentiel : caractéristique fondamentale d'un être, qui concerne l'ensemble des caractères qui le constituent comme tel indépendamment de ses relations et changements accidentels. S'oppose à accidentel : qui concerne les péripéties de l'être et non son fonds ou caractéristique. Ainsi : "qu'il m'arrive de perdre un œil, je n'en reste pas moins qui je suis". A ne pas confondre avec substantiel et existentiel, car "L'essence se distingue de la substance en ce qu'elle est abstraite et de l'existence en ce qu'elle est purement idéale" (Note d'A. Cuvillier au sujet de l'Essence).

 

 ·  9. EXPLIQUER/COMPRENDRE. Du Latin explicare : déplier ; et cum, prehendere : saisir avec [la pensée]. DéfinitionsComprendre : Exemple de la recherche. La recherche des causes et des fins permet de savoir pourquoi ce qui est est tel qu'il est (Aristote). Mais tandis que la cause permet d'éclairer l'origine de ce qui est, la fin nous aide à comprendre ce en vue de quoi la chose est ainsi. Donc, dans le cas de la cause on s'efforce d'expliquer le comment du phénomène, et dans celui de la fin on s'efforce de comprendre son pourquoiExpliquer : faire comprendre en déterminant ou en recherchant le pourquoi, les causes ou principes d'une chose ou d'un phénomène (c'est-à-dire suivant les données de l'expérience). Comprendre, c'est être par suite en mesure de recevoir celle-ci, c'est-à-dire de savoir à son tour en appliquer les principes à d'autres choses ou à d'autres faits. Cf. Intégrer la nécessité des rapports (de causalité, entre les personnes, etc. Acquérir le sens de la mesure en un domaine particulier. Mais comprendre se dit encore de la saisie interne [et non externe ou explicative] de la nécessité des rapports humains. Telle qu'elle est saisie, par exemple, par le législateur quand il s'agit de produire une loi.

 

 ·  10. EN FAIT/EN DROITDéfinitions.  En fait : en réalité ou suivant l'usage, par opposition à suivant ce qui doit être, en droit, et est prescrit par la loi. Suivant les données de l'expérience. Suivant la loi, les principes du droit.

 

 · 11. FORMEL/MATÉRIEL. Du Latin formalis : relatif à la forme ; et materies : bois de construction. Définitions. Qui concerne la forme [ou constitution] de la chose, "d'une netteté sans équivoque", par opposition à ce qui concerne sa matière [ou consistance], informe par elle-même. Chez Aristote, forme et matière sont deux des quatre causes qui font d'une chose ce qu'elle est : ainsi, pour l'homme, l'âme et le corps. Avec Descartes, le principe formel se détache : la réalité formelle d'une idée est la réalité qu'elle a dans la chose elle-même, indépendamment de la représentation que nous en avons. Kant reprend la distinction au plan de la pensée : la forme de la connaissance est la loi que la pensée impose, par sa constitution, à la matière de la connaissance [ou données de la sensation] : les deux formes pures [ou a priori] de la sensibilité que sont le temps et l'espace. De même : la forme de la loi morale réside-t-elle dans son caractère impératif [catégorique et universel], tandis que sa matière est faite des actions qu'elle ordonne. Logique formelle : partie de la logique qui traite uniquement des conditions formelles de la vérité, c'est-à-dire de l'accord de la pensée avec elle-même [indépendamment de son application à la matière extérieure].

 

 ·  12. GENRE/ESPÈCE/INDIVIDU. Du Latin genus, generis : origine, puis manière. Définitions. Classement hiérarchique des entités. Unique ou singulier, l'individu (Exemple : cheval) appartient à l'espèce (Exemple : vertébré) qui appartient au genre (Exemple : animal). La caractéristique du moyen terme, l'espèce, consiste dans la définition d'un type héréditaire, génétiquement non modifiable par le croisement dans les conditions présentes. 

 

 ·  13. IDÉAL/RÉEL. Idéal. Du Grec idea : aspect, de ideîn : voir. Du Latin res : chose. Définitions. Définition : idéal, qui n'existe que dans la pensée. Par opposition à réel : qui se situe(rait) en face d'elle et existe effectivement. Syn. Parfait : "ce bien idéal que toute âme désire". Accomplissement parfait d'une chose ou de soi-même. Condition de la mesure : comment pourrais-je, en effet, mesurer l'imperfection du réel et la maîtriser si je ne savais la rapporter à l'idée de ce qui est parfait ?

 

 ·  14. IDENTITÉ/ÉGALITÉ. Définitions. Identité : caractère de ce qui est identique à soi-même et demeure tel dans le temps. Égalité : propriété de deux entités d'être équivalentes sous un même rapport (individu, grandeur, force) « Je suis identique à moi-même, mais j’accepte de me concevoir dans un rapport d’égalité avec autrui ». Différence : caractère distinctif des êtres entre eux. Différence spécifique : caractère distinctif d'une espèce par rapport aux autres espèces d'un même genre ("allaitement" constitue ainsi la différence spécifique de "mammifère" dans le genre "vertébré"). Logique. Principe d'identité : "Une même proposition ne peut être à la fois vraie et fausse en même temps et sous le même rapport" (Aristote). Égalité : proposition qui exprime l'équivalence de deux termes (cette définition même est ainsi une égalité logique). Sur le plan économique et social, le principe d'égalité peut se formuler soit strictement ("À chacun part égale" ou "selon ses besoins") soit proportionnellement ("À chacun selon son travail" ou "selon sa capacité"). Cf. sur ce point la notion de justice distributive chez Aristote.

 

 · 15. INTUITIF/DISCURSIF. Du Latin intueri : voir. Définitions. Intuitif : caractère de toute connaissance immédiate ou directe d'un objet présent à l'esprit. Discursif : qui va d'une proposition à une autre en passant par une ou plusieurs propositions intermédiaires (Cf. Syllogisme). Qui procède par intuition ou connaissance immédiate, par opposition à raisonnement ou connaissance médiate [par enchaînement logique de propositions, en allant du général au particulier (déduction) ou l'inverse (induction)].

 

 · 16. LÉGAL/LÉGITIMEDéfinitions. Légal : qui est déterminé par la loi, ou est conforme aux lois positives (Droit positif). Légitime : qui tend à être conforme à l'idéal de justice (Droit naturel), c'est-à-dire à l'esprit plutôt qu'à la lettre de la loi. Chez Kant : la légalité est la conformité extérieure à la loi morale, la moralité exigeant en outre la volonté du sujet de se conformer à la loi par pur respect pour elle.

 

 · 17. MÉDIAT/IMMÉDIATDéfinitions. Médiat : direct, sans intermédiaire, par opposition à immédiat, avec quelque intermédiaire.

 

· 18. OBJECTIF/SUBJECTIF. Du Latin objectum : objet, but à atteindre ; et subjectivus, de subjicere : mettre sous. Cf. subsumer : prendre sous.  Définitions. Objectif : qui se rapporte à l'objet. Concept adéquat à son objet. Subjectif : qui se rapporte au sujet. Concept dans lequel le sujet fait intrusion.

 

 · 19. OBLIGATION/CONTRAINTE. Du Latin ob, ligare : lier par contrat (plus tard, XVIIe, obligé : lié par amour) ; et constringere : serrer. Définitions. Obligation : prescription constituant la matière de la loi morale ou juridique (Exemple : les obligations des parents à l'égard des enfants, etc.) L’obligation présuppose la liberté de se désobliger. Contrainte ou nécessité : entrave la liberté d'action. Dans la contrainte, le contraire n’existe pas : je ne peux de moi-même me « dé-contraindre ». Je ne peux que subir.

 

 ·  20. ORIGINE/FONDEMENT. Origine. Du Latin origo, de orior : désigne l'apparition d'un astre à son lever. Définitions. Origine : commencement, cause ou raison d'un processus, réalité antérieure dont dérive un objet par transformation (Exemple : le Christianisme ou l'Islam, par rapport au Judaïsme. Fondement = ensemble des éléments qui assure la consistance, la validité et, par suite la pérennité d'une oeuvre ou d'un concept.

 

 · 21. PERSUADER/CONVAINCRE. Du Latin persuadere, de suadere: pour conseiller ; et convincere : vaincre avec. Définitions. Persuader : amener quelqu'un à croire et à penser quelque chose en jouant sur sa sensibilité, par le moyen de la séduction. Convaincre = conduire quelqu'un à admettre ou à penser quelque chose par la seule force de la raison. L'art du philosophe contre celui du rhéteur. Socrate cherchant à convaincre les sophistes (tel Gorgias) que la persuasion est un mal pour la cité.

 

·  22. RESSEMBLANCE/ANALOGIE. Du Latin similare : ressembler, être de même apparence ou de même manière. Du Grec analogos : proportionnel. Définitions. Analogie : rapport qualitatif, produit de la raison ou produit positif de l'imagination (Exemple : on raisonne par analogie quand on conclut d'une relation constatée à une relation non constatée. Chercher à connaître autrui, analogiquement, par ex., i.e. en lui prêtant mes propres traits de caractère, mes propres comportements, mes sentiments]. Ressemblance : produit de la comparaison d'éléments communs entre deux objets différents visibles. 

 

 · 23. PRINCIPE/CONSÉQUENCE. Du Latin principium : ce qui est premier ; et consequi : suivre. Définitions. Vulgairement, fait premier (principe) et fait qui suit cet autre fait (conséquence). Principe se dit de ce qui n'est précédé par rien et dont les autres choses découlent. Conséquence, se dit précisément de ce qui découle alors du principe ou de son observation. Logique. Conclusion nécessaire ou proposition impossible à nier sans se contredire, une fois les principes [de contradicton, d'identité et de tiers exclu] admis.

 

 · 24. EN THÉORIE/EN PRATIQUE. Du Grec theorein : voyager, observer, contempler ; et pratteîn : agir. Définitions. Théorique : spéculatif, activité désintéressée [ou sans but pratique] ayant pour but la connaissance pure [et le plaisir intellectuel qu'elle procure]. Pratique : exercice d'une activité volontaire de nature à modifier ce à quoi l'on se rapporte (Exemple : pour l'homme, son environnement.)

 

 · 25. TRANSCENDANT/IMMANENT. Du Latin transcendere : passer au-delà. et manere : demeurer. Définitions. Transcendant : vulgairement, qui dépasse la moyenne ou "l'entendement", qui surpasse. Qui dépasse et détermine à la fois un ordre de réalité (Exemple : le soleil pour la terre, la nature ; ou encore Dieu). Chez Kant : qui dépasse toute expérience possible. Immanent : qui appartient à ce même ordre de réalité, qui est contenu dans la nature d'un être. Kant : caractère d'un principe dont le champ d'application ne peut excéder l'expérience possible.

 

 

· 26. UNIVERSEL/GÉNÉRAL/PARTICULIER/SINGULIER. Du Latin universalis : valable partout ; et generalis : qui appartient à un genre (genus) ; particularis, de pars : partie ; et singularis : seul. Définitions. Universel : qui vaut pour et dans tous les cas (universellement valable : indépendant de l'espace et du temps). Général : qui s'applique à la plupart des cas. Particulier : à quelques cas. Singulier : à un seul.



10/04/2015
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 105 autres membres