Un peu de narcissisme : "St Christopher"
« St Christopher » de Jusepe de RIBERA.
1637, Musée du Prado, Madrid
Mon saint patron à travers une représentation que j’apprécie particulièrement. Reste que cette vocation de « passeur » tient du pur idéal pour l’humble enseignant que je suis.
Étymologiquement, Christopher, Christophe, signifie "porteur de Christ". Ce Saint légendaire de l'Église, patron et protecteur des voyageurs, évoque le portage de l'enfant et la pulsion phorique (être porté), et ce qui plus est, par un homme, qu'on imagine bien volontiers être le père. Le portage paternel est différent du portage maternel. C'est un portage moins contenant, plus viril, qui rappelle la scène imaginaire de la reconnaissance de l'enfant, tenu sous les aisselles, élevé au dessus de l'assistance et présenté à tous. C'est donc un portage destiné à présenter l'enfant au monde. Mais c'est aussi un portage dont le dessein est de présenter le monde à l'enfant. Lui le plus petit de tous se retrouve ainsi sur les épaules de son père, accroché à sa tignasse, plus haut que tous, accédant à une vue panoramique du monde. C'est une des interprétations possibles de la présence du globe terrestre dans les mains de l'Enfant Jésus, perché et triomphant sur les épaules de Saint Christophe : un homme, immense et rassurant, grand voyageur, en témoigne son bâton de pèlerin, fait le récit de sa connaissance du monde à l'enfant, le tenant bien haut à l'abri des dangers, et lui ouvre les portes de la connaissance.
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