Vie et doctrine de Platon
PLATON
Platon né en 428 avant J.-C. est le premier grand philosophe de la tradition occidentale à avoir laissé une oeuvre écrite considérable. Toutefois, l'œuvre de Platon ne se comprend qu'en fonction d'autres pensées antérieures ou contemporaines, au premier chef, celle de son maître Socrate, mais aussi les pensées des philosophes antérieurs qu'on appelle précisément les présocratiques.
Il faut d'abord évoquer Pythagore de Samos qui a vécu au VIe siècle avant notre ère et dont nous savons qu'il fut un illustre mathématicien. En réalité, sa mathématique débouche sur une métaphysique car il est persuadé que les nombres sont le principe et la clef de l'univers tout entier : de même que la nature du son est fonction de la longueur de la corde vibrante, de même les apparences colorées, infiniment diverses de l'univers, dissimulent des relations numériques qui constituent le fond des choses, idée capitale, que non seulement on retrouvera chez Platon mais qui encore est à l'origine de la science moderne. Pythagore (c'est lui qui aurait inventé le mot philosophie, amour de la sagesse) est aussi un mystique, fondateur de sociétés d'initiés, à la recherche de leur salut. La doctrine pythagoricienne du salut est très proche des mystères de l'orphisme. Les pythagoriciens croient à la métempsychose. L'âme en punition de fautes passées est retenue prisonnière d'un corps (soma = sema / corps = tombeau). L'incarnation n'est pour l'âme qu'une incarcération provisoire. La mort annonce la renaissance dans un autre corps, jusqu'à ce que l'âme purifiée à la fois par des vertus et par la pratique des rites initiatiques mérite enfin d'être libérée de tout corps.
Bien d'autres doctrines d'ailleurs tentent à cette époque d'expliquer le monde. Empédocle voit dans la matière quatre éléments (la terre, l'eau, l'air et le feu) tandis que les principes moteurs de cet univers seraient la haine qui dissocie et l'amour qui réunit. Anaxagore qui fut le professeur de Périclès pense que les éléments du monde sont ordonnés par une Intelligence cosmique, le Noûs. Deux doctrines s'opposent radicalement l'une à l'autre. Pour Héraclite d ' Ephèse, tout change sans fin. « Panta rei », tout s'écoule, la mort succède à la vie, la nuit au jour, la veille au sommeil. « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve ». Le flux qui fait de l'univers un fleuve est constamment produit et détruit par un Feu cosmique selon un rythme régulier. A cette philosophie de la mobilité universelle s'opposent Parménide et son disciple Zénon d'Elée, lequel a proposé plusieurs arguments célèbres pour démontrer que le mouvement n'existe pas ! Pour eux la mobilité n'est qu'une illusion qui trompe nos sens, ce qui est réel c'est l'Etre unique, immobile, immuable, éternel, « l' Être est, le non-être n'est pas », le non-être c'est-à-dire le changement (changer c'est ne plus être ce qu'on était, être ce qu'on n'était pas). Démocrite tente de concilier les deux doctrines par sa philosophie des atomes, éléments éternels dont les combinaisons changeantes sont infinies.
Disons un mot des Sophistes dont le scepticisme est engendré par la multiplicité des doctrines contradictoires, par l'abus de la rhétorique (un discoureur habile peut démontrer ce qui lui plaît) et d'une façon générale par l'accroissement de l'individualisme et la décadence des mœurs après Périclès.
L'un des plus célèbres est Protagoras d'Abdère qui disait, d'après le témoignage de Platon : « L'homme est la mesure de toute chose ». Autrement dit : il n'y a pas de vérité absolue, il n'y a que des opinions relatives à l'homme (ce vin délicieux pour tel amateur est amer pour le malade).
Platon cependant ne rencontre la philosophie qu'à partir de préoccupations politiques. C'est un jeune aristocrate qui joint à ses dons intellectuels et physiques (deux fois couronné aux jeux athlétiques nationaux, il est beau et vigoureux : on le surnomme « Platon » à cause de sa vaste carrure), la naissance la plus prestigieuse : sa mère descendait de Solon, ses ancêtres paternels du dernier roi d'Athènes. Il était donc destiné à une brillante carrière politique. Athènes, cependant, qui à la naissance de Platon est à son apogée - avec une puissance maritime sans égale - s'effondre tandis que Platon parvient à l'âge d'homme. Platon avait quatre ans lorsque commencent les guerres du Péloponnèse et trente et un lorsqu'elles s'achèvent par la capitulation d'Athènes. La destruction de la flotte, la peste, les fameux longs murs qui avaient uni
Pour comprendre ceci, il faut rappeler l'événement fondamental de la jeunesse de Platon, sa rencontre avec Socrate. Socrate a soixante-trois ans lorsque, en 407, Platon s'attache à lui. Alain a parlé à ce propos du « choc des contraires » Platon, l'aristocrate jeune et beau, devient le disciple d'un citoyen d'extraction modeste, âgé, et fort laid ( ses yeux à fleur de peau, son nez camus sont célèbres). Et ceci est significatif et symbolique. La vérité et la justice (dont Socrate sera le symbole) n'ont pas bonne mine, elles appartiennent à un monde qui n'est pas le monde des apparences. Dans Athènes vaincue, le jeune Platon a été invité par ses parents et ses amis à participer au gouvernement autoritaire des Trente ; il se réserve pourtant et constate que les Trente accumulent injustices et violences. Il nous faut donc évoquer maintenant les grands traits de la philosophie de Socrate :
a) Socrate ne prétend pas, comme Empédocle ou Héraclite, bâtir une cosmologie : selon lui, il faut laisser aux dieux le soin de s'occuper de l'univers, nous devons nous intéresser plutôt à ce qui nous concerne directement nous-mêmes. « Connais-toi toi-même ». Cette maxime gravée au fronton du temple de Delphes est le maître-mot de l'humanisme socratique.
b) Socrate cependant ne prétend rien nous enseigner sur la nature humaine ; il ne veut pas nous communiquer un savoir que nous ne posséderions pas. Il nous aide seulement à réfléchir, c'est-à-dire à prendre conscience de nos propres pensées, des problèmes qu'elles posent. Il se comparait volontiers à sa mère qui était sage-femme. Il n'enseignait rien mais se contentait d'accoucher les esprits, de les aider à mettre au jour ce qu'ils portent déjà en eux-mêmes. Telle est la maïeutique socratique.
c) En même temps que Socrate invite l'interlocuteur à prendre conscience de sa propre pensée, il lui fait comprendre qu'il ignore en vérité ce qu'il croyait savoir. Telle est l'ironie, c'est-à-dire, à la lettre, l'art d'interroger. Socrate en effet pose des questions, a toujours l'air de quêter une leçon chez l'interlocuteur. Il aborde avec une humilité feinte les sophistes gonflés de faux savoir. Et les questions que pose Socrate amènent l'interlocuteur à découvrir les contradictions de ses pensées et la profondeur de son ignorance.
d) En fait, Socrate, s'il est le premier à reconnaître sa propre ignorance, ne fonde toutes ses espérances que sur la vérité. Sa méthode est, avant tout, un effort de définition. Par exemple ; à partir des aspects les plus divers de la justice, il cherche à dégager le concept de justice, l'idée générale qui retient les caractères constitutifs de la justice. Socrate a une telle confiance dans le savoir et dans la vérité qu'il est persuadé que les injustes et les méchants ne sont que des ignorants. S'ils connaissaient vraiment la justice, ils la pratiqueraient, car « nul n'est méchant volontairement». Dans sa perspective rationaliste il n'est de salut que par le savoir. Le véritable point de départ de la philosophie de Platon est la mort de Socrate en 399 av. J.-C. Évènement politique : c'est le parti populaire revenu au pouvoir qui, par l'initiative d'un certain Anytos (fils d'un riche entrepreneur et ancien ami des Trente qui les avait trahis pour prendre la tête de l'autre parti) condamne Socrate à boire la ciguë comme corrupteur de la jeunesse et adversaire des dieux de la cité. Condamnation injuste et scandaleuse qui exprime une incompatibilité tragique entre le Pouvoir politique et la sagesse du philosophe. D'où les résolutions que Platon nous rapporte en la septième lettre. « Je reconnus que tous les États actuels sans exception sont mal gouvernés... C'est seulement par la philosophie qu'on peut discerner toutes les formes de justice politique et individuelle ». La solution peut être l'évasion du philosophe qui « s'enfuit d'ici-bas » pour se réfugier dans la méditation pure (tel est le philosophe dont le portrait nous est tracé dans le Théétète, philosophe purement contemplatif qui ne sait même pas où siège le Conseil et dont le corps seul est présent dans
Tel est le rêve que Platon devait tenter de réaliser à Syracuse. Il y trouva un disciple enthousiaste en la personne de Dion, le beau-frère du nouveau tyran, Denys I°. Ce dernier toutefois se révéla peu propre à devenir le roi philosophe que Platon avait voulu faire de lui. Denys I° fit arrêter Platon et dans l'île d'Égine, l'exposa au marché des esclaves pour y être vendu. Racheté par Annikeris de Cytère pour vingt mines, Platon revint à Athènes.
C'est alors qu'il fonde, âgé de quarante ans, une école de philosophie aux portes de la ville, près de Colone, dans les jardins d' Académos. Il faut se représenter l'Académie comme une sorte d'université où l'on enseigne les Mathématiques (« Nul n'entre ici s'il n'est géomètre ») la philosophie, l'art de gouverner les cités selon la justice. L'enseignement ésotérique (c'est-à-dire secret, réservé aux initiés) que Platon donnait à ses disciples ne nous est connu aujourd'hui que par les critiques d' Aristote ; mais il nous reste l'œuvre écrite de Platon, ses dialogues célèbres tels que le Gorgias, le Phèdre, le Phédon, le Banquet, la République, le Théétète, le Sophiste, le Politique, le Parménide, le Timée, les Lois. Ces travaux exotériques de Platon constituent le plus pur joyau de la philosophie de tous les temps. Platon meurt en 348 avant J.-C.
Si on voulait résumer d'un mot la philosophie de Platon, on pourrait dire qu'elle est foncièrement un dualisme. Platon réconcilie en quelque sorte Parménide et Héraclite en admettant l'existence de deux mondes : le monde des Idées immuables, éternelles, et le monde des apparences sensibles perpétuellement changeantes. Il faut ajouter que le monde des idées est au fond le seul monde véritable. Platon accorde au monde sensible une certaine réalité, mais ce monde sensible n'existe que parce qu'il participe au monde des Idées qu'il en est la copie ou plus exactement l'ombre. Par exemple, un bel éphèbe n'est beau que parce qu'il participe à la beauté en soi.
On peut montrer que l'intuition fondamentale de Platon se rattache à l'enseignement de Socrate, de deux façons :
a) Souvenons-nous de l'enseignement socratique sur la définition, sur le concept; pour qu'il y ait, par exemple comme Socrate l'a établi, une définition de l'homme en général, une essence universelle de l'homme, il faut bien qu'il existe quelque part au-delà des hommes particuliers et tous différents les uns des autres que nous connaissons, un autre monde, un monde d'idées ou de modèles supra-sensibles, un monde où résident l'Homme en soi,
b) Mais c'est surtout la vie et la mort de Socrate qui suscitent l'idéalisme platonicien. Comme dit très bien M. André Bonnard, la cité qui condamne Socrate à mort, la cité qui voit triompher l'injustice et le mensonge est « un monde à l'envers, un monde sens dessus dessous ». Aussi, l'idéalisme platonicien « porte la marque d'un traumatisme grave. La mort de Socrate l'a blessé mortellement ». C'est dans le monde invisible que triomphent la vérité et la justice.
Et Socrate par la sérénité paisible et presque joyeuse de sa mort atteste l'existence de ce monde invisible, montre que pour lui les idées comptent plus que la vie.
Les thèmes principaux du platonisme peuvent être liés à la distinction du monde des idées éternelles et du monde des apparences mouvantes. Par exemple, l'ascension dialectique c'est l'itinéraire par lequel nous nous élevons du monde sensible au monde des idées; au plus bas degré, les simples impressions sensibles (eikasia), un peu plus haut les opinions établies (pistis) puis la pensée discursive (dianoia) qui construit un raisonnement à partir de figures comme font les géomètres, enfin au sommet la pensée intuitive, l'illumination directe par l'Idée (noésis).
La théorie platonicienne de l'âme se rattache à la doctrine des Idées. Les âmes humaines ont toutes, autrefois, contemplé à loisir les Idées. Puis, en punition de quelque faute, selon la doctrine pythagoricienne et orphique, elles sont tombées dans la prison du corps. Elles restent toutefois capables de réminiscence car elles ont gardé un souvenir obscur - mais qui peut être réveillé - de leur commerce passé avec les Idées. Ainsi le jeune esclave qu'interroge Socrate dans le Ménon découvre-t-il presque sans aide des propriétés géométriques. Platon pense également que l'émotion amoureuse, l'émotion qui saisit l'âme devant la Beauté - la plus facile à reconnaître de toutes les Idées - est le moyen d'une conversion dialectique ; l'amour d'un beau corps, puis des beaux corps, puis des belles âmes et des belles vertus conduit à redécouvrir l'Idée du Beau en soi (lire le Banquet). A la doctrine des Idées se rattache aussi l'espérance de l'immortalité de l'âme, ce « beau risque à courir ». Puisque l'âme est faite pour les Idées - puisque son union avec le corps est accidentelle et monstrueuse, pourquoi l'âme ne serait-elle pas éternelle comme les Idées qu'elle a pour vocation de contempler ?
De même, parce que les Idées constituent des absolus de référence - ce n'est pas l'homme, c'est Dieu qui est la mesure de toutes choses, objecte Platon à Protagoras : il faut renoncer à l'opportunisme et à l'immoralité des Sophistes. Platon soutient contre Calliclès (dans le Gorgias) contre Thrasymaque et Glaucon (dans la République) la valeur absolue de l'Idée de justice. La justice c'est la hiérarchie harmonique des trois parties de l'âme : la sensibilité, la volonté et l'esprit ; et la justice se retrouve en chacune des vertus particulières ; la tempérance n'est pas autre chose qu'une sensibilité réglée selon la justice ; le courage est la justice de la volonté et la sagesse est la justice de l'esprit.
La justice politique est une harmonie semblable à la justice de l'individu, mais « écrite en plus gros caractères » à l'échelle de l'État . La politique de Platon distingue, à l'image de toutes les sociétés indo-européennes primitives, trois classes sociales : les artisans auxquels
Enfin, nous pouvons rattacher à la distinction des deux mondes quelques remarques sur le mythe platonicien.
a) Le mythe, procédé pédagogique paradoxal, traduit dans une sorte de récit poétique légendaire, c'est-à-dire dans un langage d'images une vérité philosophique étrangère au monde sensible. C'est le monde des idées éternelles transposé dans des images sensibles, suggéré par le monde des images.
b) Le mythe est le seul procédé d'exposition pour les problèmes d'origine (événements sans témoins) et des fins dernières (qui n'existent pas encore) car l'intelligence abstraite ne comprend que l'éternel et ne peut suffire pour évoquer ce qui appartient à l'histoire.
c) Le mythe indique que la pensée philosophique vient s'abreuver aux sources des croyances religieuses traditionnelles.
d) Enfin, le mythe souligne les rapports qu'il y a, selon Platon, entre la poésie et la vérité. La poésie mythique est un message métaphysique, le beau n'est que la « splendeur du vrai » et l'art est second par rapport à la philosophie.
Plato born in 428 before J. - C. is the first large philosopher of the European tradition to have product a considerable written work. For better understanding the work of Plato, it is necessary to evoke not only the thought of its master, Socrate, but also the doctrines of the former philosophers whom one precisely calls the "présocratiques" ones.
It is initially necessary to evoke Pythagore de Samos which lived with the VI° century before our era and of which we know that he was a famous mathematician. Actually, its mathematics leads to a metaphysics because it is persuaded that the numbers are the principle and the key of the entire universe: just as the nature of the sound is function length of the vibrating cord, in the same way coloured appearances, infinitely various of the universe, dissimulate numerical relations which constitute the bottom of the things, capital idea, which not only one will find at Plato but who still is at the origin of modern science. Pythagore (it is him which would have invented the word philosophy, love of wisdom) is also a mystic, founder of companies of initiates, in the search of their safety. The doctrines pythagorician of the hello are very close to the mysteries of the orphism. The pythagoricians believe in the metempsychosis. The heart in punishment of last faults is retained captive of a body (= sowed/body summoned = tomb). The incarnation is for the provisional heart only one imprisonment. Death announces the rebirth in another body, until the heart purified at the same time by virtues and the practice of the initiatory rites finally deserves to be released from any body.
Many other doctrines besides at that time try to explain the world. Empédocle sees in the matter four elements (ground, water, air and fire) while the driving principles of this universe would be the hatred which dissociates and the love which joins together. Anaxagore which was professor de Périclès thinks that the elements of the world are ordered by a cosmic Intelligence, Us. Two doctrines are radically opposed one to the other. For Héraclite d' Ephèse, any exchange without end. "Panta rei", very runs out, death succeeds the life, the night at the day, the day before with the sleep. "One never bathes twice in the same river". The flow which makes universe a river constantly is produced and destroyed by a cosmic Fire according to a regular rate/rhythm. With this philosophy of universal mobility are opposed Parménide and its disciple Zénon d' Elée, which proposed several famous arguments to show that the movement does not exist! For them mobility is only one illusion which misleads our directions, which is real is To be single for it, motionless, immutable, eternal, "the Being is, the non-being is not", the non-being i.e. the change (to change is more not to be what one was, being what one was not). Démocrite tries to reconcile the two doctrines by its philosophy of the atoms, eternal elements whose combinations changeantes are infinite.
Let us say a word of the Sophists whose skepticism is generated by the multiplicity of the contradictory doctrines, the abuse rhetoric (a skilful speechifier what it can show likes) and generally by the increase in individualism and the decline of manners after Périclès.
One of most famous is Protagoras d' Abdère which said, according to the testimony of Plato: "The man is the measurement of any thing". In other words: there is no absolute truth, it are only opinions relating to the man (this delicious wine for such amateur is bitter for the patient).
Plato however meets philosophy only starting from political concerns. It is a young aristocrat who joint with his intellectual and physical gifts (twice crowned with the national athletic plays, it is beautiful and vigorous: it is called "Plato" because of his vast breadth), the most prestigious birth: his/her mother went down from Solon, her ancestors paternal of last king d' Athènes. He was thus intended for a brilliant political career. Athens, however, which with the birth of Plato is with his apogee - with a maritime power without equal - crumbles while Plato arrives at the age of man. Plato was four years old when start the Peloponnesian Wars and thirty and one when they are completed by the capitulation of Athens. The destruction of the fleet, the plague, famous the long walls which had linked the City with its port of Pirée, shaved by the victorious Spartans, mark the importance of the catastrophe. Plato will dream to remake a city, but a city whose power is rather moral and spiritual that material, a city which is the incarnation of Justice.
To include/understand this, it is necessary to point out the fundamental event of the youth of Plato, his meeting with Socrate. Socrat has sixty-three years when, in 407, Plato sticks to him. Alain spoke on this subject about the "shock of the opposites" Plato, the young and beautiful aristocrat, becomes the disciple of a citizen of modest, old, and extremely ugly extraction (its eyes with flower of skin, its nose camus are famous). And this is significant and symbolic system. The truth and the justice (whose Socrate will be the symbol) do not have good mine, they belong to a world which is not the world of appearances. In overcome Athens, the Plato young person was invited by his parents and his friends to be taken part in the authoritative government of the Thirty; he however reserves himself and notes that the Thirty accumulate injustices and violences. We thus should now evoke the large features of the philosophy of Socrate:
a) Socrat does not claim, like Empédocle or Héraclite, to build a cosmology: according to him, it is necessary to leave to the gods the care to deal with the universe, we must be interested rather in what concerns us directly ourselves. "Know yourself". This maxim engraved with the pediment of the temple of Delphes is the master word of humanism socratic.
b) Socrat however claims nothing to teach us on the human nature; he does not want to communicate a knowledge to us which we would not have. He only helps us to reflect, i.e. to become aware of our own thoughts, of the problems which they pose. He compared himself readily with his mother who was midwife. He did not teach anything but was satisfied to be confined the spirits, to help them to put at the day what they already carry in themselves. Such is the maieutic socratique one.
c) At the same time as Socrate invites the interlocutor to become aware of his own thought, it makes him understand that it is unaware of in truth what it believed it. Such is the irony, i.e., with the letter, art to question. Socrat indeed puts questions, seems always to search a lesson at the interlocutor. He approaches with a pretended humility the inflated sophists of forgery knowledge. And the questions which Socrate raises lead the interlocutor to discover contradictions of its thoughts and the depth of its ignorance.
d) In fact, Socrate, if it is the first to recognize its own ignorance, bases all its hopes only on the truth. Its method is, above all, an effort of definition. For example; starting from the most various aspects of justice, he seeks to release the concept of justice, the general idea which retains the characters constitutive of justice. Socrat has such a confidence in the knowledge and the truth which it is persuaded that the unjust ones and the malicious ones are only ignoramuses. If they knew really justice, they would practise it, because "no one is not voluntarily malicious". From its rationalist point of view it is of hello only by the knowledge. The true starting point of the philosophy of Plato is the death of Socrate in 399 av. J. - C. Political event: it is the popular party returned to the capacity which, by the initiative of certain Anytos (wire of a rich person contractor and old friendly of the Thirty which had betrayed them to take the head of the other party) condemns Socrate to drink the conium like corrupter of youth and adversary of the gods of the city. Unjust and scandalous judgment which expresses a tragic incompatibility between the Political power and wisdom of the philosopher. From where resolutions that Plato pays to us in the seventh letter. "I recognized that all the Actual positions without exception are badly controlled… It is only by philosophy that one can distinguish all the forms of political and individual justice". The solution can be the escape from the philosopher who "flees of ici-bas" to take refuge in the pure meditation (such is the philosopher whose portrait is traced to us in Théétète, philosophizes purely contemplative which does not even know where seat the Council and whose body alone is present in the City). But another solution would be that the philosopher deals with itself the government of the City ("Justice will reign, says Plato, the day when the philosophers will be kings or the day when the kings will be philosophical").
Such is the dream that Plato was to try to realize in Syracuse. It found there a disciple enthusiastic in the person of Dion, the brother-in-law of the new tyrant, Denys I°. This last however appeared not very specific to become the philosophical king that Plato had wanted to make of him. Denys I° made stop Plato and in the island of Égine, exposed it to the market of the slaves to be sold there. Repurchased by Annikeris de Cytère for twenty mines, Plato returned to Athens.
At this point in time it founds, old of forty years, a school of philosophy to the doors of the city, close to Column, in the gardens of Académos. The Academy should be represented as a kind of university where one teaches Mathematics ("No one does not enter here if he is not geometrician") philosophy, art to control the cities according to justice. Teaching esoteric (i.e. secret, reserved with the initiates) that Plato gave to his disciples is known today for us only by criticisms of Aristote; but there remains to us the written work of Plato, his famous dialogues such as Gorgias, Phèdre, Phédon, the Banquet, the Republic, Théétète, the Sophist, the Policy, Parménide, Timée, the Laws. This work exoteric of Plato constitutes the purest jewel of the philosophy of all times. Plato dies into 348 before J. - C.
If one wanted to summarize of a word the philosophy of Plato, one could say that it is fundamentally a dualism. Plato reconciles to some extent Parménide and Héraclite by admitting the existence of two worlds: the world of the Ideas immutable, eternal, and the world of significant appearances perpetually changeantes. It should be added that the world of the ideas is at the bottom the only true world. Plato grants to the sensitive world a certain reality, but this sensitive world exists only because it takes part in the world of the Ideas that it is the copy or more exactly the shade. For example, a beautiful beautiful young man is beautiful only because it takes part in the beauty in oneself.
One can show that the fundamental intuition of Plato is attached to the teaching of Socrate, in two ways:
a) Let us remember teaching socratic on the definition, the concept; so that there is, for example as Socrate established, a definition of the man in general, a universal gasoline of the man, is needed well that there exists some share beyond the particular men and all different from/to each other which we know, another world, a world of ideas or models suprasensible, a world where reside the Man in oneself, Justice in oneself, i.e. Ideas. All in all, Plato gives to the concept socratic a reality. The Platonic Idea is an ontological promotion of the concept socratic.
b) But it is especially the life and the death of Socrate which cause the Platonic idealism. Like known as very well Mr. André Bonnard, the city which condemns Socrate to death, the city which sees triumphing the injustice and the lie is "a world with back, a world upside down". Also, the Platonic idealism "carries the mark of a serious traumatism. The death of Socrate wounded it mortally". It is in the invisible world that the truth and justice triumph.
And Socrate by the peaceful and almost merry serenity of its death attests the existence of this invisible world, shows that for him the ideas count more than the life.
The main themes of the platonism can be related to the distinction of the world of the eternal ideas and the world of moving appearances. For example, the dialectical rise it is the route by which we rise world sensitive to the world of the ideas; with low the degree, simple significant impressions (eikasia), a little higher established opinions (pistis) then the discursive thought (dianoia) which builds a reasoning starting from figures as make the geometricians, finally at the top the intuitive thought, the direct illumination by the Idea (noésis).
The Platonic theory of the heart is attached to the doctrines of the Ideas. The human hearts, formerly, contemplated all with leisure the Ideas. Then, in punishment of some fault, according to the doctrines pythagorician and orphic, they fell into the prison from the body. They remain however capable of reminiscence because they had an obscure memory - but which can be awaked - of their trade passed with the Ideas. Thus the young slave whom Socrate in Ménon questions discovers it almost without assistance of the geometrical properties. Plato also thinks that the emotion in love, the emotion which seizes the heart in front of the Beauty - easiest to recognize of all the Ideas - is the means of a dialectical conversion; love of a beautiful body, then beautiful bodies, then noble souls and beautiful virtues results in redécouvrir the Idea of the Beautiful in oneself (to read the Banquet). To the doctrines of the Ideas also the hope of the immortality of the heart is attached, this "beautiful risk to be run". Since the heart is made for the Ideas - since its union with the body is accidental and monstrous, why the heart be wouldn't eternal as the Ideas that it has the role to contemplate?
In the same way, because the Ideas constitute absolutes of reference - it is not the man, it is God who is the measurement of all things, objects Plato to Protagoras: it is necessary to give up the opportunism and the immorality of the Sophists. Plato supports against Calliclès (in Gorgias) against Thrasymaque and Glaucon (in the Republic) the absolute value of the Idea of justice. Justice it is the harmonic hierarchy of the three parts of the heart: sensitivity, will and the spirit; and justice finds of each particular virtue; temperance is not other thing only one sensitivity regulated according to justice; courage is the justice of the will and wisdom is the justice of the spirit.
Political justice is a harmony similar to the justice of the individual, but "written in big letterss" on the scale of the State. The policy of Plato distinguishes, with the image of all the primitive Indo-European companies, three social classes: the craftsmen to which Justice claims to be temperate persons, the soldiers in whom Justice will be courage, the chiefs whose Justice is, above all, Sagesse, and who are lengthily educated philosophers. Among all shapes of government, Plato prefers the aristocracy, and at his place. it is necessary to take the word in its etymological direction: government of best.
Lastly, we can attach to the distinction of the two worlds some remarks on the Platonic myth.
a) The myth, paradoxical teaching process, translated in a kind of poetic account legendary, i.e. in a language of images a foreign philosophical truth in the sensitive world. It is the world of the eternal ideas transposed in significant images, suggested by the world of the images.
b) The myth is the only process of exposure for the problems of origin (events without witnesses) and of fine the last (which do not exist yet) because the abstract intelligence includes/understands only the eternal and cannot be enough to evoke what belongs to the history.
c) the myth indicates that the philosophical thought comes to be watered with the sources of the traditional religious beliefs.
d) Lastly, the myth underlines the reports/ratios that there is, according to Plato, between poetry and the truth. Mythical poetry is a metaphysical message, the beautiful one is only the "splendour of truth" and art is second compared to philosophy.
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